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La table de Cotreau
27 mai 2019

La destruction des fôrets

Alors qu’elles avaient pris des engagements pour limiter la déforestation, des multinationales de l’industrie cosmétique et de l’industrie agroalimentaire restent impliquées dans la destruction de forêts indonésiennes, révèle Greenpeace. L’organisation tire (encore une fois) la sonnette d’alarme face aux menaces très sérieuses que représente pour la biodiversité la production d’huile de palme, dont les conséquences se font lourdement sentir en Indonésie. Depuis fin 2015, 130 mille hectares de forêts - soit une surface huit fois plus grande que Bruxelles - ont été décimés par les producteurs d’huile de palme. En seize ans, près de la moitié de la population des orangs-outangs de l’île de Bornéo a disparu suite à la destruction de leur habitat par les producteurs d’huile de palme. Plus des trois-quarts du parc national Tesso Nilo (Sumatra), où vivent des tigres, des orangs-outans et des éléphants, ont été convertis en plantations illégales d’huile de palme. Des chiffres interpellants qui avaient déjà poussé les multinationales à s’engager à n’utiliser que de l’huile de palme éthique. Or, d’après une nouvelle étude, ces engagements ne sont absolument pas respectés. En effet, Greenpeace révèle que douze grandes marques de cosmétiques et agroalimentaires continuent à se fournir chez 20 sur 25 des producteurs dont les activités peu scrupuleuses ont été analysées. « Les multinationales des secteurs agroalimentaire et cosmétique comme Unilever, Nestlé, Colgate-Palmolive et Mondelez ont promis à leurs clients qu’elles n’utiliseraient que de l’huile de palme zéro déforestation, mais elles ne tiennent pas cette promesse », dénonce Philippe Verbelen, expert Forêt chez Greenpeace Belgique. Wilmar, le « plus gros négociant d’huile de palme du monde » déjà pointé du doigt par Greenpeace en 2013 est encore aujourd’hui le client principal de 18 de ces 25 producteurs. Certains de ceux-ci s’accaparent également les terres des communautés locales. « Notre enquête montre que l’huile de palme que Wilmar achète et vend est encore profondément entachée de déforestation » , ajoute Philippe Verbelen. Et ce, alors que le groupe agroalimentaire avait il y a cinq ans adopté une politique « zéro déforestation, zéro destruction des tourbières et zéro exploitation de la main d’œuvre ». Greenpeace fournit également dans son étude des preuves de l’exploitation des travailleurs et de conflits sociaux, de déforestation illégale, de développement de plantations sans permis ou dans des zones protégées et de feux de forêts liés au défrichage. Autre constat inquiétant : des zones qui étaient récemment largement épargnées par les producteurs d’huile de palme se voient elles aussi gravement menacées. C’est notamment le cas de la Papouasie indonésienne, une des régions du monde les plus riches en biodiversité, qui représente aujourd’hui 40% des zones déforestées (51 600 hectares). « L’industrie de l’huile de palme s’enracine en ce moment même en Papouasie et déforeste à un rythme alarmant. Si nous n’arrêtons pas ces producteurs sans scrupules, alors les magnifiques forêts de Papouasie seront détruites pour de l’huile de palme, à l’instar de celles de Sumatra et de Kalimantan », alerte Philippe Verbelen. Le secteur de la plantation - d’huile de palme et de pâte et papier- est le plus grand acteur de la déforestation d’Indonésie. Près de 24 millions d’hectare de forêt tropicale ont été détruits entre 1990 et 2015, selon les chiffres officiels du gouvernement indonésien. Et le non-respect de leurs engagements par les multinationales menace d’aggraver un phénomène déjà alarmant.

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